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C'est parti pour l'Atelier Citoyen du Pays d'Uzès !

Résumé Le premier Atelier Citoyen au Pays d'Uzès a eu lieu le 15 avril dernier, des citoyen.nes, agriculteur.ices, élus, volontaires et tiré.es au sorts se sont rassemblés afin de discuter espace-test agricole. De riches échanges ont émergé avec un collectif motivé et engagé ce qui est très prometteur pour les prochaines rencontres !
Billet

C’est parti pour l’Atelier Citoyen du Pays d’Uzès !


Le 15 mars dernier, dans la petite commune d’Argilliers, ce sont des citoyen·nes tiré·es au sort, des volontaires, des agriculteurs, des agricultrices, des jeunes et des membres de la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU) qui se sont rassemblé·es. Ils étaient 21, de bon matin, à cette première séance plénière de l’Atelier Citoyen du Pays d’Uzès, pour parler de la création d’un espace-test agricole.

Un espace-test agricole, c’est quoi ?

Un espace-test agricole (ETA) est un lieu que l’on met à disposition temporairement ou de manière permanente à des agriculteur·rices qui souhaitent développer une nouvelle activité agricole. L’objectif est de les accompagner dans leur installation en testant la viabilité de leur projet de manière concrète et dans un cadre protecteur. L’espace-test met a disposition un cadre légal — visant à permettre au porteur de projet une certaine autonomie — ; des moyens de production (foncier, matériel, bâtiments...) ; un dispositif d’accompagnement et de suivi.

Un groupe de travail investi

Afin de travailler sur ce projet, un groupe de travail constitué d’une dizaine de personnes s’est rassemblé par deux fois, en amont de l’Atelier Citoyen.
Ces rencontres leur ont permis d’apprendre à mieux se connaître et découvrir le fonctionnement de l’Atelier Citoyen. Le lien entre le groupe de travail (GT) et l’Atelier Citoyen leur a été présenté ainsi que le lien avec la CCPU qui est l’espace de prise de décision. En effet, sur cette question, Tristan Rechid de Fréquence commune qui accompagne le projet, explique qu’on ne peut faire sans les acteur.ices institutionnel.les, celleux qui prennent les décisions. Il ne s’agit pas de débattre et de travailler sur un projet porté par des citoyen.nes pour que cela n’aboutisse pas lorsque le projet arrive aux mains de celleux qui ont le pouvoir de l’acter. C’est pourquoi les élu.es et membres de la CCPU sont impliqué.es dans tout le processus afin de les inclure dès le début dans le projet et permettre sa concrétisation.
Ensuite, deux sujets ont été identifié afin d’initier le travail du GT :
o Les objectifs de l’espace-test agricole
o Les besoins du territoire, quels types de productions sont nécessaires d’accompagner ?

Le GT a par ailleurs, pour mission d’affiner les sujets et de préparer des questionnements ou propositions à présenter comme support de débats et discussions à l’Atelier Citoyen. Ils ont ainsi listé les objectifs potentiels que l’ETA pourrait remplir, les partenaires potentiels à impliquer et les besoins du territoire en terme d’alimentation.
Puis le groupe a été formé à l’utilisation des outils numériques libres proposés par le Mouvement Colibris. Ces outils leur permettent de pouvoir travailler sur des documents partagés ensemble ou en asynchrone. Cette session de travail leur a également permis de peaufiner leurs prises de paroles et l’animation de l’Atelier Citoyen qui s’est déroulé le lendemain.


Un lancement prometteur de l’Atelier Citoyen du Pays d’Uzès


C’est après les deux sessions de travail du GT que le 15 avril dernier a eu lieu le tout premier Atelier Citoyen. Afin d’ouvrir ce cycle de trois rencontres qui s’étalera jusqu’au 21 octobre, l’animation a débuté avec une présentation de la façon dont va se dérouler cet atelier et l’explication de ce qu’est un espace-test agricole. L’Atelier Citoyen du Pays d’Uzès a différents objectifs principaux comme celui de faire monter en compétence les membres de l’atelier sur le sujet de l’espace-test agricole, de définir les objectifs prioritaires auxquels il devra répondre et de nourrir le GT grâce à des temps d’émergence d’idées et de débats.
Dans la matinée, deux intervenants sont venus apporter leurs expertises afin que les membres de l’Atelier Citoyen s’approprient la question de l’espace-test agricole.
Jean-Baptiste Cavalier, coordinateur national du Réseau National des Espaces Test Agricoles (RENETA) a présenté devant l’assemblée ce qu’est un ETA, les différents objectifs et ses missions qu’il peut remplir, les différentes formes qu’il peut prendre, que ce soit en terme de lieu à occuper (fixe ou éphémère/mobile) ou de forme juridique, ainsi que les partenaires à inclure dans le projet.
Le second intervenant était Antoine Carlin, directeur de la Fédération départementale des CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) du Gard. Il est venu témoigner de deux expériences d’ETA dans le Gard qui n’ont pas aboutit afin de transmettre ce qui n’a pas marché pour eux avec l’historique de création de ces espaces-tests, le contexte global, les partenaires impliqué.es, ainsi que les écueils à éviter et les potentiels leviers à activer.

Après ces interventions, le GT est venu présenter une synthèse des diagnostics réalisés par le CIVAM à la demande de la CCPU sur les besoins du territoire en terme de production, de consommation, et de circuits courts. Les participant.es à l’atelier ont ensuite été invitée à répondre à une série de questions préparées par le groupe de proposeurs, en les classant selon 3 angles :
– Les habitant.es, citoyen.nes, consommateur.ices
– Les producteur.ices
– Le réseau local

Ils ont par la suite réfléchit à de potentiels freins au projet comme le fait que les attentes et besoins des différent.es acteur.ices du territoire soient différents voir contradictoires, qu’il y ait peu voir pas de culture de coopération, que la différence de temporalité et saisonnabilité des acteur.rices aient de l’incidence sur la disponibilité de chacun.e ou encore que le vocabulaire autour du projet pourrait être trop technique et que tous ne pourraient se l’approprier et bien comprendre les enjeux.
En parallèle, des pistes de solutions ont été soulevé. L’une d’elles soutient que l’ETA doit être animé de façon à proposer des espaces physiques d’échanges de compétences, de matériels, de biens mais aussi de réflexion pour faire évoluer le projet.

Afin de prioriser les objectifs de l’ETA, 10 objectifs avaient été identifié par le GT. L’assemblée a alors pu débattre sur ces 10 propositions, en ajouter, en supprimer puis les prioriser.
Les 5 premiers objectifs qui sont ressortis du vote sont :

1) L’installation de nouvelles productions, méthodes de production
2) L’installation nouveaux producteurs
3) La dimension formative et accompagnement
4) La préservation, restauration, protection du vivant
5) La coordination, animation du réseau

Une journée prometteuse et riche en échanges

Ils étaient 21 le 15 avril sur 34 personnes initialement prévues, les tiré.es au sort sont, sans étonnement, celleux qui ont le plus répondus présent.es à cette rencontre. Malgré cet écart les échanges étaient abondants et engageants, les membres de l’Atelier sont convaincu.es par le projet qu’ils portent. C’est ce que l’une des membres tirée au sort, nous a partagé : «merci pour cette excellente journée, je me suis sentie à l’aise dans ce groupe et les sujets que vous avez abordés passionnants. Merci aux petites mains pour ce repas c’était excellent. Merci à tous les intervenants. Et merci pour ces belles rencontres que j’ai faites». Ces retours positifs et encourageants sont significatifs pour la suite des rencontres, d’autant plus qu’ils seront potentiellement entre 35 et 40 pour le prochain Atelier Citoyen prévu le 10 juin.
A la suite de cet atelier, Joseph Guardiola (Vice président en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation) et Dominique Ekel (Vice président en charge de la transition énergétique Petite Enfance, Enfance et Jeunesse) ont présenté les travaux et choix des objectifs auxquels doit répondre l’ETA au Président de la CCPU, Fabrice Verdier, pour validation.
La suite des travaux continue en groupe de travail des proposeurs. Celui-ci s’est de nouveau réparti le travail en 2 grands sujets :

– le fonctionnement et la gouvernance du projet ;
– décliner dans l’opérationnel les objectifs d’installation de nouveaux producteur.ices, de nouvelles productions en lien avec les enjeux écologiques et climatiques et la dimension formative du lieu.

Il se réunira 3 fois afin d’avancer sur ces questions et présenter son travail et ses réflexions lors du prochain Atelier Citoyen le 10 juin.


A bientôt pour de nouvelles actualités !


Article rédigé par Cécile Gauthier, publié le 07/06/2023
Champ Date 01.06.2023